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Justice et Paix Luxembourg  
8 mai 2019

Engagés pour le bien commun

Déclaration de Justice et Paix en vue des élections européennes de 2019

Dans le cadre de notre campagne de sensibilisation « Engagé/es pour le bien commun » à l’occcasion des élections européennes, la commission Justice et Paix Luxembourg a organisé en collaboration avec la Luxembourg School of Religion & Society (Département Responsabilité publique) une conférence de presse ce mercredi au Centre Jean XXIII. Cette campagne s’insère dans le cadre de la campagne européenne de Justice et Paix Europe dans les différents pays membres de l’Union européenne.

Dans ce contexte une demande d’adhésion et d’engagement des candidat/es pour les élections européennes a été envoyé aux partis politiques afin de définir leur engagement autour de quatre défis majeurs : la justice sociale, le respect des droits de l’Homme de certaines entreprises, le modèle économique de production et de consommation (gaspillage alimentaire), la paix dans le monde et la position de l’UE.

Engagés pour le bien commun

Déclaration de Justice et Paix en vue des élections européennes de 2019

Justice et Paix Luxembourg, membre du réseau Justice et Paix Europe, a identifié quatre défis majeurs au niveau desquels la politique concrète de l’Union européenne n’est pas en conformité avec ses propres valeurs et principes ainsi qu’avec l’enseignement social de l’Eglise : (1) la justice sociale, (2) le niveau inacceptable du gaspillage alimentaire, (3) les exportations d’armes vers des zones de guerre et de conflit armé, (4) le respect des droits de l’homme de certaines entreprises européennes.

En effet il y a lieu de constater des violations de principes importants au niveau de ces quatre défis qui suscitent des inquiétudes. Les membres luxembourgeois du prochain Parlement européen devraient aborder ces défis avec la détermination nécessaire et les responsables politiques devront veiller également à une cohérence des politiques au niveau national.

1. La justice sociale, parce que la répartition injuste actuelle des opportunités et des richesses, mais aussi la pauvreté et l’exclusion sociale sur le territoire du marché unique et entre les régions ont des conséquences démographiques, culturelles et sociales négatives et vitales.


Malgré le boom économique et les opportunités d’emploi, l’écart entre riches et pauvres se creuse au Luxembourg. Le taux de risque de pauvreté augmente depuis 2011 (selon un rapport du STATEC publié en octobre 2018) et se situe à 18,7% (près d’un sur cinq !) au-dessus de la moyenne européenne. Même si le salaire médian dans le pays est élevé, la situation économique des jeunes (18-24 ans) travaillant au Grand-Duché est particulièrement alarmante.

La situation dans certaines régions d’Europe est plus dramatique encore. Le dépeuplement de vastes parties de l’Union européenne et l’appauvrissement de celles et ceux qui restent à la traîne sont des effets secondaires négatifs du marché unique, qui ne doivent pas être tolérés. Au contraire, une économie sociale de marché et le principe de cohésion territoriale exigent la conception d’une nouvelle politique européenne globale de développement régional, qui s’appuie sur les politiques régionales existantes et tente de les améliorer au lieu de les affaiblir. Cette situation a des conséquences encore plus tragiques pour les migrants qui subissent plus fortement l’absence de justice sociale car cette absence crée des rivalités non seulement entre riches et pauvres, mais surtout de plus en plus entre personnes démunies.

Justice et Paix propose que le prochain Parlement européen fasse de cette question une priorité, car le niveau élevé de défiance à l’égard des institutions européennes, y compris le Parlement européen, résulte au moins en partie de leur inefficacité perçue ou réelle face aux disparités sociales et régionales croissantes dans l’UE.


2. Le souci de l’environnement naturel à cause d’un niveau inacceptable de gaspillage alimentaire, ce qui indique la prédominance d’un modèle de production et de consommation opposé à la tempérance et nuisible à l’environnement.


Dans l’UE, la quantité de déchets alimentaires est estimée à 88 millions de tonnes par an, ce qui représente plus d’un cinquième de la production. A ces niveaux, un changement radical est nécessaire. Ce chiffre constitue un défi complexe pour l’ensemble du système alimentaire, y compris au niveau du comportement des consommateurs. Il reste encore beaucoup à faire et le prochain Parlement européen devrait pousser les autres institutions européennes à faire des progrès significatifs dans la réduction des déchets alimentaires, par exemple en corrigeant les lignes directrices pour la « date de durabilité minimale » et la « date de péremption », dont la confusion est à l’origine d’environ 10% des déchets alimentaires.

Justice et Paix demande que le prochain Parlement européen introduise un objectif obligatoire de réduction des déchets alimentaires au niveau de l’UE sur la base d’une méthodologie unifiée et approuvée pour mesurer les déchets alimentaires.

Les efforts en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire devront être poursuivis également au niveau national afin d’atteindre les objectifs au niveau du Plan national de gestion des déchets et des ressources (PNDGR) au Luxembourg. Dans ce contexte, il s’agit de saluer l’objectif d’une réduction du gaspillage alimentaire de 50% jusqu’en 2030 (voir accord de coalition p.196). Il faut aussi mentionner que les défis dans d’autres domaines sont également énormes : le Grand-Duché occupe la deuxième place dans l’Union européenne en matière de déchets dans la catégorie des emballages en plastique (53,09 kg par habitant en 2016).


3. La paix dans le monde en raison des multiples exportations d’armes vers des zones de guerre et de conflit armé qui sont contraires à la position commune de l’UE sur les exportations d’armes.


Ces dernières années, les armes produites au niveau du marché unique européen ont été utilisées dans de nombreuses guerres et conflits armés. L’UE est le deuxième exportateur mondial d’armes. En 2017, les 28 pays de l’UE représentaient 24% des exportations totales d’armes. Afin de ne pas exacerber la dynamique des conflits et de renforcer la sécurité internationale, l’UE a adopté en 1998 un code de conduite, qui a gagné en importance par la Position commune en 2008 définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires. Toutefois, lorsqu’ils accordent des licences d’exportation aux exportateurs d’armes, les États membres de l’UE violent souvent les critères énoncés dans le code. Le Parlement européen a donc demandé la création d’un organe européen de contrôle des exportations d’armes.

Ce non-respect de la Position commune a également un impact sur le problème actuel des réfugiés : Les migrants fuient de plus en plus les conflits armés de tous genres. Ces conflits sont alimentés aussi par l’utilisation d’armes en provenance de pays de l’UE et il est regrettable que certains pays ne sachent se priver de cette « source de revenu ».

Justice et Paix attend des membres du prochain Parlement européen qu’ils soutiennent pleinement la position commune de l’UE sur les exportations d’armes et qu’ils encouragent activement un système efficace de sanctions en cas de violation des règles par les Etats membres.

Il importe également d’assurer que la location des fréquences militaires du satellite GovSat1 lancé pendant la dernière période de législation respecte pleinement l’esprit de cette position commune de l’UE sur les exportations d’armes. Une obligation de procéder régulièrement à une publication officielle en cette matière est nécessaire à cet égard.


4. Le respect des droits de l’Homme, parce que certaines entreprises européennes - et en particulier les très grandes entreprises basées sur le territoire du marché unique - opèrent dans le monde entier d’une manière qui peut constituer une violation des droits humains.

Les entreprises multinationales de l’UE doivent être plus attentives au respect des droits de l’Homme dans toutes leurs activités économiques. Justice et Paix demande au prochain Parlement européen de continuer à promouvoir un engagement actif de l’Union européenne auprès des Nations Unies pour l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant visant à réglementer les activités des multinationales dans le respect des droits de l’Homme.

Dans ce contexte, Justice et Paix rappelle l’engagement du gouvernement luxembourgeois, qui devrait également être promu par les députés européens de notre pays : « Le Luxembourg soutiendra des initiatives européennes pour renforcer la responsabilité sociale et environnementale des entreprises transnationales dans la gestion de leurs chaînes d’approvisionnement et s’engagera au niveau européen pour une législation contraignante et effective. » (voir accord de coalition p.218)


Justice et Paix appelle tous les partis politiques à développer des réponses convaincantes et cohérentes aux défis susmentionnés.

Déclaration de Justice et Paix Luxembourg : Engagés pour le bien commun
Erklärung von Justice et Paix Luxembourg : Dem Gemeinwohl verpflichtet
 
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