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Année C  
4 novembre 2016

Le Dieu des vivants

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 20,27-38 (32e dimanche)

Icône de la Résurrection du Christ, Musée à Recklinghausen

L’évangile de ce dimanche nous invite à réfléchir sur la résurrection des morts. Affirmer la résurrection n’a été ni pour les juifs, ni pour les premiers chrétiens, ni pour nous-mêmes chose facile. « La vie éternelle, dit Jésus, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé » (Jn 17,3). Vivre de la Résurrection, c’est connaître Dieu, et connaître Dieu, c’est reconnaître qu’il est le Dieu non des morts mais des vivants. Les Hébreux ont mis longtemps pour parvenir à la foi en la résurrection de la chair (première lecture). Du temps de Jésus on pouvait très bien être un bon juif sans croire à la résurrection de la chair. C’était le cas des Sadducéens. Cherchant à démontrer l’absurdité de cette croyance, certains d’entre eux interpellent Jésus. Ils lui soumettent un cas où selon la loi du lévirat (Dt 25,5-10), un homme devait épouser sa belle-sœur en cas de mort de son frère pour assurer une descendance à celui-ci. La situation, tirée à l’absurde, est celle d’une veuve stérile, épousée successivement par sept frères : de qui serait-elle reconnue l’épouse dans le monde nouveau des ressuscités ?

En ce temps-là, quelques Sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfants ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? (Luc 20,27-33)

Les Sadducéens s’adressent à Jésus, en disant : « Maître, Moïse nous a prescrit. » Ils se servent de l’Écriture, ils l’utilisent pour prouver ce dont ils sont déjà persuadés. Ils parlent de la résurrection, de la vie dans l’au-delà comme si c’était la pure continuation de l’ici-bas. Dans sa réponse Jésus montre bien qu’il y a une rupture complète entre notre vie actuelle et la vie des ressuscités. À un cas de paternité sept fois inaccomplie et débouchant huit fois sur la mort, Jésus répond en renversant la problématique. S’il n’y a pas de résurrection, ce n’est pas de prendre femme ou mari qui préservera de la mort, ce n’est même pas d’avoir des enfants qui empêchera l’homme de disparaître. Seuls vivront ceux qui mettent toute leur confiance en Dieu, l’unique vrai vivant. Nier la résurrection, nier la vie, reviendrait à nier l’existence même de Dieu.

Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. (Luc 20,34-38)

Les enfants de ce monde se marient (Luc 20,34). Mais les ressuscités ne se marient pas. La réponse de Jésus est claire : celles et ceux que Dieu ressuscite ne connaissent plus la mort et cette immortalité supprime la procréation. « Ils sont semblables aux anges » (Luc 20,35). Ils ne sont pas des anges, mais ils sont semblables aux anges, c’est-à-dire ils ont un point commun avec les anges. Ce point commun est qu’ils ne peuvent plus mourir, la mort n’a plus sur eux aucun pouvoir. Les ressuscités sont « enfants de Dieu et enfants de la résurrection », c’est-à-dire ils sont vivants de la vie de Dieu. Jésus se réfère à l’Écriture, il cherche dans l’Écriture quelle révélation elle nous apporte sur Dieu. Dans l’épisode du buisson ardent (Ex 3) Dieu s’est révélé à Moïse comme le Dieu de nos pères, Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Dieu ne peut pas être Dieu pour un temps seulement. La mort ne peut pas faire échec aux engagements qu’il a pris envers les Patriarches Abraham, Isaac, Jacob et leurs descendants. Son Alliance traverse la mort. Dieu noue avec chacun de nous et avec nous tous ensemble un lien d’amour que rien ne pourra détruire.

Pour Jésus, l’homme se définit avant tout par sa relation filiale avec Dieu duquel il vient et vers lequel il va. Il n’est pas seulement un rouage de la machine économique, pas seulement un maillon dans la chaîne des générations, il est pour Dieu un être unique fait par lui et pour lui, dans la vie éternelle. « Je crois à la Résurrection de la chair ». Avant d’être un article majeur de notre foi, la résurrection de la chair est une promesse de Jésus lui-même. « Telle est la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». (Jn 6,40) Nous sommes simplement invités à choisir de croire. Il y faut une décision. Et sans doute une certaine intimité avec le Christ vivant. Notre foi est donc bien assurée et nous sommes en droit de nous laisser aller à la joie de cette formidable espérance.

Charlotte LANGEHEGERMANN
 
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