Joyeux anniversaire Monseigneur !

Hier soir à la cathédrale, la procession de la messe de dix-huit heures était celle des grands jours. Une soixantaine de prêtres, quatre diacres et une douzaine de grand-clercs avaient tenu à être présents pour assister à la messe célébrée par Monseigneur Fernand Franck, archevêque émérite, à l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire. « Aujourd’hui est un jour de joie pour l’Église qui est à Luxembourg ! », c’est sur ces mots que le cardinal Jean-Claude Hollerich a ouvert la cérémonie. Puis, s’adressant à Monseigneur Franck : « Et si tant de gens sont réunis ici dans cette cathédrale c’est qu’ils veulent se réjouir avec vous, Monseigneur ». Les applaudissements qui ont alors éclaté se sont prolongés longuement. « Au cours de cette eucharistie, nous pourrons remercier le Seigneur pour toutes les années de service de Monseigneur Franck, et demander que nous soyons toujours portés par sa présence et par sa prière. »

Dans son homélie, Monseigneur Hollerich a remarqué que la fête s’inscrivait dans la démarche de l’Octave, dont le thème cette année était « …pour servir ». La devise épiscopale de Monseigneur Franck, Ut unum sint (n’être qu’un), ajoute à la notion de service une note supplémentaire : l’unité. Le service de son Église locale est la mission première de l’évêque et il doit être le témoin de l’unité. C’est ce qu’a fait Monseigneur Franck tout au long de sa vie. « Dans notre société post-moderne, l’unité est de plus en plus difficile à trouver, même dans l’Église, a souligné le cardinal, car nous sommes dans le monde, même si nous ne sommes pas du monde (…). Mais nous avons un fondement pour l’unité avec la Sainte Trinité, qui est une communauté d’amour. (…) Aujourd’hui nous pouvons découvrir que l’Église est une et diverse. Monseigneur Franck nous a montré le chemin par sa gentillesse et son humour, un humour capable de faire tomber les murs, et il a mené l’Église vers le bien et vers la joie. Nous allons faire de notre mieux pour que notre petite Église de Luxembourg continue son chemin, dans le sens de Ut unum sint ».

À la fin de la messe, Monseigneur Franck, dont l’apparente fragilité cache des trésors d’énergie et d’intelligence, a remercié tous les présents et particulièrement les « compagnons de service » que sont les évêques, les prêtres et les diacres, « nous avons cheminé ensemble dans une amitié sacramentelle et dans la confiance ». Un remerciement particulier également à l’organiste Paul Breisch et à la maîtrise de la cathédrale, qui ont été chaleureusement applaudis.

Après la messe, un quintette de cuivres de la musique militaire, dirigé par l’adjudant-major Monique Bernotte, a interprêté un programme éclectique et joyeux réunissant une pièce jouée à l’occasion du couronnement du roi Edouard VII, une autre jouée au Japon pour la fête des étoiles, un extrait de la bande-originale du Seigneur des Anneaux ou de celle du film Mission.

Monseigneur Franck, à la fin de son remerciement, a cité de l’écrivain français Julien Green une phrase entendue lors de ses années de séminaire, et qui l’a accompagné jusqu’ici. Il nous la donne à son tour, en nous demandant de la conserver : « Ce qui me remplit d’étonnement, c’est la vigilance de Dieu qui, selon les paroles du psaume, ne dort ni ne sommeille mais veille sur chacun de nous comme s’il était seul au monde. » (Psaume 121).

Lire également ici notre hommage à Mgr Franck.