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Priedegten 2021  
27 avril 2021

Une rencontre qui exige de lâcher-prise

Homélie de Milly Hellers (27 avril 2021)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (2,41-52)

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.

À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.

Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.

En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »

Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis.

Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.


Chers frères et sœurs,

L’homélie d’aujourd’hui a comme sujet « Une rencontre qui qui exige de lâcher-prise ».

Il y a quelques années, qu’un jeune père de famille m’a raconté, qu’un jour, il avait perdu sa petite fille à la Schueberfouer. L’enfant à coup disparu avait tout dans la foule. C’était le stress à l’état pur. Peu après il l’a retrouvée. Le père et l’enfant étaient bien soulagés.

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous rencontrons une situation semblable. Jésus était venu avec ses parents en pèlerinage au temple à Jérusalem. Jésus avait 12 ans, un âge, qui dans la culture juive marque une étape de transition vers l’âge adulte.

Marie et Joseph avaient parcouru à pied les 160 km de Nazareth jusqu’à Jérusalem, (± de Weiswampach à Metz), emmenant avec eux enfant, bagages et pique-nique. Être plusieurs jours en route, à pied, sans hôtel ! En ce temps-là le pèlerin s’exposait aux dangers et aux fatigues du voyage. Comme aujourd’hui, les gens se sont rassemblés en groupe de pèlerins.

Mais sur le chemin du retour arrive, ce qui est sûrement le cauchemar de tous les parents : ils perdent leur enfant. Et cela après une activité profondément religieuse. Est-ce qu’on n’aurait pas pu s’attendre à ce que leur foi pleine d’enthousiasme soit récompensée ?

Après 3 jours… cela veut dire 2 nuits… ils le retrouvent – au temple – avec les scribes. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui avait échappé aux parents ? Après une longue recherche désespérée, ils rencontrent leur fils, qui a évolué. Il n’est plus un enfant, mais presqu’un adulte.

Le texte est sobre. Dans cette situation de stress extrême, Marie réagit comme toutes les mères du monde. Il n’est plus question de « Marie, pleine de grâce », de « reine des cieux », de « vierge, bénie entre les femmes ». L’évangéliste ne nous dit rien d’éventuelles commentaires à l’intérieur le couple : « Tu aurais dû… Pourquoi n’as-tu pas ? Je t’avais quand même dit… » Marie nous est présentée ici comme toute mère. Elle est hors d’elle-même à cause des soucis et quand ils l’ont retrouvé, elle laisse libre cours aux reproches : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. »

Marie, avait-t-elle oublié ce que l’ange lui avait dit lors de l’annonciation ? Avait-t-elle oublié que sa cousine Elisabeth a reconnu et confirmé qu’elle est la mère du sauveur ? Avait-t-elle oublié le chant des anges et la visite des bergers dans le champ à Bethléem, ou les paroles de Siméon lors de la circoncision de Jésus au temple, il y a 12 ans ? Personne ne le sait. Marie et Joseph, comme tous les parents ont dû faires des expériences belles mais aussi douloureuses – et ont pu eux aussi, grandir ainsi dans leur foi.

La réaction de Jésus face à leur inquiétude est aussi assez étonnante. Aucune demande de pardon, aucun regret. Non ! Au contraire, il leur dit : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? »

« Aux affaires de mon Père. » Dans cette situation extrême, ces mots rappellent douloureusement à Marie que son enfant ne lui appartient pas. Elle aussi a dû apprendre à être mère, non pas selon son plan à elle, mais selon le plan de Dieu.

Et cela veut dire : lâcher – ses conceptions, ses plans. Accompagner, parfois sans comprendre. Tenir, sans saisir le sens. Croire sans voir. Dire « oui » !

L’évangéliste Luc a un commentaire très sobre : « Mais eux ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » C’est avec leur enfant que ce jeune couple a fait le pèlerinage à Jérusalem. Après le pèlerinage ils rentrent avec leur fils presqu’adulte.

Peut-être que Marie a alors prié dans son cœur : Mon Dieu, je ne comprends pas tout, mais je crois que pour Toi tout a un sens, et que rien n’arrive, sans que tu ne le permettes. Peut-être que cette rencontre avec son enfant, était pour elle l’occasion de renouvellement de son « fiat » lors de l’annonciation. « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit. » Comme beaucoup de mères (et de pères) Marie a dû accepter le chemin de son fils – parfois sans comprendre. Comme certains parents aujourd’hui elle a dû avancer dans cette « nuit obscure » en tâtonnant, dans la confiance et la prière.

Sainte Marie – Mère de Dieu, le douloureux ne t’a pas été épargné. C’est peut-être à cause de cela que tu nous es si proche. C’est peut-être à cause de cela que nous t’appelons « Consolatrice des Affligés ». Ta fidélité et ta foi ont été éprouvées. Tu sais aussi combien sont douloureuses la solitude et les angoisses profondes, quand les enfants empruntent des chemins, que les parents ne comprennent pas, et ils doivent pourtant, avec beaucoup de soucis vivre avec.

Dans un moment de silence nous confions les personnes concernées, pères et mères, que nous connaissons ainsi que nos intentions personnelles à Marie, la Consolatrice.

Silence – musique d’orgue méditative

Sainte Marie, Mère de Dieu, Consolatrice des Affligés, priez pour nous, pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Traduction : LB

 
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