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Priedegten 2021  
1er mai 2021

Une rencontre qui bouleverse les concepts et les règles

Homélie de Milly Hellers (1er mai 2021)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (15,21-28)

Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.


Chers frères et sœurs,

Le thème d’aujourd’hui est « Une rencontre qui bouleverse les concepts et les règles ».

Beaucoup de personnes parmi nous étaient déjà ou sont malades. Une telle expérience est une étape dans la vie. Être confronté(e) avec sa fragilité ou celle d’une personne proche, cela bouleverse.

Ceux et celles parmi nous qui ont des enfants – ou des petits-enfants – savent comment on se sent comme mère ou père, lorsqu’un enfant est gravement malade. Voir souffrir son enfant est toujours une épreuve douloureuse pour des parents. En plus on se demande : « Pourquoi Dieu permet-il cela ? »

Peut-être connaissons-nous des parents concernés – ou bien nous-mêmes avons fait cette expérience – d’avoir mobilisé ciel et terre pour aider l’enfant, ce qui demandait sacrifices, temps et argent.

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous rencontrons une mère avec son enfant gravement malade. Et nous rencontrons Jésus avec des réponses et réactions parfois surprenantes.

Pour mieux comprendre, quelques mots sur le contexte biblique : Jésus et ses disciples se trouvaient au lac Génésareth en Galilée. Là, ils avaient des discussions sévères avec les scribes et les pharisiens qui lui ont reproché que ses disciples ne suivaient pas les lois religieuses. Mêmes ses disciples n’avaient pas compris et Pierre lui demandait : « Dis-nous ce que tu veux faire… » Imaginons la tonalité et la situation – et la solitude de Jésus.

Après ils sont partis en direction de la Méditerranée, au Liban d’aujourd’hui, un trajet de ±150 kilomètres.

Les habitants de Sidon, étant païens avaient une mauvaise réputation auprès des Israélites. Il y avait peu de communications entre ces deux cultures.

Jésus y arrive avec ses amis – probablement un peu énervé. Une femme cananéenne vient à sa rencontre et dit : « Seigneur, aie pitié de moi. Ma fille est tourmentée par un démon. »

La réaction de Jésus, sur base de ce qu’il avait vécu avant, est très humaine, mais pourtant très étonnante. Il ignore la jeune mère. Ca fait mal. Mais elle a dû insister autant, que les disciples qui en avaient marre de l’entendre râler lui disaient : « Aide cette femme pour qu’elle nous laisse en paix. » Là aussi la réaction de Jésus est étonnante. Il répond aux disciples, mais pas à la femme. Il dit : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdus de la maison d’Israël. » De nouveau, la réponse de Jésus est difficile à comprendre. Est-ce que l’enfant malade et sa mère ne sont pas aussi des enfants de Dieu ? Est-ce que Dieu ne les aime pas ?

Qu’aurions-nous fait dans une telle situation ? Renoncer ? Nous fâcher ou partir tristement ? La mère ne renonce pas – évidemment une mère ! Elle se jette par terre devant Jésus et l’implore : « Seigneur aide-moi. » La réponse de Jésus de nouveau est très brusque. Il dit :« Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants pour le donner aux chiens. »

La force de la femme est remarquable. L’amour pour son enfant et la foi profonde que LUI Jésus peut aider son enfant, lui donnent la force de continuer son combat. Même après ces paroles blessantes de Jésus, elle reste souveraine. Elle dit : « Oui Seigneur, mais mêmes les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maître. » Jésus est impressionné de la foi de cette femme. Il dit : « Femme, ta foi est grande. Qu’il te soit fait comme tu veux. » Et à partir de ce moment, la fille fut guérie.

Il y a beaucoup d’hypothèses pour expliquer la réaction de Jésus. Je ne veux pas en dire plus, mais je voudrais montrer qu’à travers cette rencontre c’est Jésus lui-même, qui s’est laissé persuader – en plus par une femme étrangère. Il est prêt à dépasser ses préjugés et d’entamer des chemins nouveaux.

Dans tant d’autres rencontres du Nouveau Testament il s’agissait toujours d’autres personnes qui se sont laissées déranger par LUI. Mais dans ce récit, c’est Jésus qui se laissait déranger par une personne étrangère – et – en plus par une femme.

Chers frères et sœurs, je suis très impressionnée par ce récit. Comment aurait été la vie de Jésus et la proclamation de son message sans la rencontre avec cette femme ? Et si au lac Génésareth, il n’y avait pas eu les querelles entre lui, les pharisiens et les disciples, il ne se serait pas enfui dans ce pays pour trouver un peu de tranquillité.

L’expérience de Jésus peut nous montrer deux attitudes importantes :

  • Écouter l’avis des autres, aussi quand c’est difficile.
  • Même des choses qu’on ne comprend pas tout de suite, peuvent nous être utiles.

La rencontre avec la Cananéenne nous montre que Jésus aussi a dû entrer pas par pas dans sa mission. Et il était prêt à évoluer.

Peut-être que nous aussi, nous traversons des moments difficiles pour cause de maladies ou autres, et nous sommes tentés de tout lâcher. La rencontre de Jésus avec la Cananéenne nous invite à continuer le combat.

Dans un moment de silence nous voulons nous confier à Jésus avec nos expériences et nos soucis, ainsi que les personnes concernées

Silence – musique méditative

Sainte Marie, Mère de Dieu, Consolatrice des Affligées, priez pour nous. Amen.

Traduction : Marianne Brosius

 
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