Le Centre de formation diocésain (CFD) propose, le mercredi 26 novembre de 9 heures à midi, une matinée pastorale intitulée « De Léon XIII à Léon XIV – Une Doctrine sociale catholique toujours vivante ». 

« Doctrine sociale de l’Église », les mots parfois intimident. Que recouvrent-ils exactement ? En 2004, le Conseil pontifical « Justice et paix » a publié, à la demande du saint pape Jean-Paul II, un Compendium de la doctrine sociale de l’Église. L’étude de l’ouvrage est révélatrice. Tout commence par le dessein d’amour de Dieu pour l’humanité et son accomplissement dans le Christ. Par Jésus, l’Église se voit confier la charge de féconder et fermenter la société grâce à l’Évangile. L’homme à évangéliser n’est pas un être abstrait. Au contraire, sa vie concrète est soumise à des impératifs économiques, d’organisation sociale et politique…

Le Compendium explique comment l’Église se positionne face à cette vie sociale : « L'Église ne prend pas en charge la vie en société sous tous ses aspects, mais selon sa compétence spécifique qui est l'annonce du Christ Rédempteur. La mission propre que le Christ a confiée à son Église n'est ni d'ordre politique, ni d'ordre économique ou social : le but qu'il lui a assigné est d'ordre religieux. Mais, précisément, de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine. Ceci veut dire que l'Église, avec sa doctrine sociale, n'entre pas dans des questions techniques et ne propose pas de systèmes ou de modèles d'organisation sociale, ceci ne relève pas de la mission que le Christ lui a confiée. »

Bien commun, subsidiarité, solidarité...

Si elle n'entre pas dans les détails pratiques, l’Église fixe en revanche certains principes en fonction desquels la société, respectueuse de la dignité de la personne humaine, devrait s’organiser : principe du bien commun (et non de l’intérêt général), destination universelle des biens, principe de subsidiarité (selon lequel les décisions doivent être prises au niveau le plus proche possible des personnes concernées), participation, solidarité. Au cours de l'histoire et à la lumière de l'Esprit, l'Église, réfléchissant sagement au sein de sa tradition de foi, a pu donner à ces principes une base et une configuration toujours plus soignées, les élucidant progressivement, dans l'effort de répondre de façon cohérente aux exigences des temps et aux développements incessants de la vie sociale.

Par sa doctrine sociale, l'Église « se propose d'assister l'homme sur le chemin du salut », sa fin primordiale et unique. Il n'existe aucun autre objectif tendant à substituer ou à envahir les tâches des autres, en négligeant les siennes, ou à poursuivre des objectifs étrangers à sa mission. Cette mission constitue à la fois le droit et le devoir de l'Église d'élaborer sa propre doctrine sociale et d'exercer à travers celle-ci une influence sur la société et ses structures, par le biais des responsabilités et des devoirs que suscite cette doctrine.

Invité par le Centre de formation diocésain, le père jésuite Marcel Rémon, Directeur du CERAS (Centre de recherche et d'action sociales), jésuite en communauté à La Plaine Saint Denis et enseignant les mathématiques et statistiques à l’Université de Namur (Belgique) se propose d’examiner l'histoire de la doctrine sociale catholique, afin de voir comment l'Église s'est mise à l'écoute des joies et des espérances du monde (encyclique Gaudium et Spes), des cris de la terre et de la clameur des pauvres (encyclique Laudato si') et quels visages l’ont incarnée (Dorothy Day, Roger Schutz ou encore le pape François). La doctrine sociale de l’Église préfigure une Église synodale, déjà présente et pourtant encore à construire.

Rendez-vous mercredi matin 26 novembre, à 9 heures, au Centre Jean XXIII.