Dès 14 heures, ce 10 octobre, les fidèles étaient déjà nombreux pour réciter le chapelet à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. À 15 heures, comme c’est la tradition depuis l’élection, la messe a été célébrée par Monseigneur Leo Wagener, messe au cours de laquelle les catholiques du Luxembourg ont pu renouveler le vœu de leurs ancêtres dans la foi, et se confier à nouveau à la Vierge Marie, Consolatrice des affligés. Grâce aux membres de l’Action Catholique des Femmes du Luxembourg, tous sont réunis, petits et grands, jeunes et vieux, malades et valides aux pieds de la statue de leur Sainte Patronne toute de blanc vêtue.

L’homélie de Mgr Wagener a été l’occasion de revenir « aux sources de la foi » comme le dit sa devise épiscopale. L’évêque auxiliaire de Luxembourg a rappelé que l’empereur Constantin a convoqué le concile de Nicée en 325 pour mettre un terme à l’hérésie d’Arius, qui prétendait que Jésus n’était pas de même nature que le Père. « Nous n’avons pas trois dieux, a-t-il insisté, mais un Dieu en trois personnes. » Une centaine d’années plus tard, Nestorius prétend que Jésus a deux natures distinctes, sa nature humaine et sa nature divine. C’est le concile d’Éphèse, en 431, qui réfute cette idée. « Le Christ est à la fois humain et divin dès sa conception, et c’est pourquoi la Vierge Marie peut être appelée Mère de Dieu.(…) La singularité de Marie dans le plan de Dieu tient à la singularité de celui qu’Elle a porté. Marie est mère comme toutes les mères et elle tient dans ses bras le Fils de Dieu.(…) Il est donc tout à fait naturel et bon que nous nous tournions vers Marie comme l’ont fait les habitants de cette ville en 1666. » C’est donc le cœur confiant que le Votum Solemne a été récité cette année encore par ceux qui savent que rien ne pourra leur arriver tant qu’ils garderont leur main dans la main de Marie.

Votum Solemne

Helleg Maria, Gottesmamm,
Tréischterin am Leed,
Wéi all Joer gi mir eist Verspriechen.
Méi wéi dräihonnert Joer bass du mat eis gaang.
Haut versprieche mir op e Neits,
dech gär ze hunn an trei ze sinn am chrëschtleche Glaf.

Léif Mamm, Patréinesch vu Stad a Land,
alles leë mir an deng Hänn,
wat eis léif an helleg ass:
eis Familljen, eis Kanner,
eis Fräiheet, eis Enegkeet,
d‘Gléck vun der Heemecht
an de Fridden uechter d‘Welt.

Seen déi äis regéieren,
behitt deng Kanner, heiheem an an der Friemd,
a féier äis de Wee an d‘éiweg Heemecht.

Amen

Un peu d’histoire

27 septembre 1666. Le territoire du Luxembourg est soumis depuis plus de deux-cents ans à des tribulations de toutes sortes : guerres et invasions, misères et souffrances. La peste sévit. Les magistrats de l’époque se tournent alors vers le seul recours possible, la Vierge Marie, et ratifient publiquement l’élection de Notre-Dame comme patronne et protectrice perpétuelle de la Ville de Luxembourg, sous le vocable de Consolatrice des affligés. Le 5 octobre, le conseil échevinal de la ville se rallie à cette décision. L’élection est solennellement proclamée le dimanche 10 octobre 1666 dans l'église des Jésuites de l'époque (aujourd'hui la cathédrale) et confirmée publiquement par tous. En signe d’hommage, le Prévôt et le Juge de la Ville remettent à la Consolatrice les clés des portes principales de la cité.