Portes ouvertes au Centre Spirituel du Cents
Découverte exceptionnelle des lieux de vie des sœurs contemplatives du monastère Sainte-Hildegarde de Bingen.
Passer derrière la clôture d’un couvent n’est pas chose courante. En ouvrant les grilles de leur monastère, les religieuses qui occupent l’ancien carmel de Cents ont voulu marquer le dixième anniversaire de leur installation. Elles sont huit contemplatives à avoir choisi de consacrer leur vie à la prière et au travail et leur joie de vivre est palpable. Les visiteurs ont pu faire le tour complet de leurs installations. Sans nul doute, c’est au Seigneur qu’est réservée la première place !
La chapelle d’abord, dans laquelle Mgr Leo Wagener, notre évêque auxiliaire, a célébré la messe de la fête du Christ-Roi, en rendant grâce pour la prière qui s’élève de ces lieux pour la vie du diocèse : « Au cours de ces dix années la communauté a réussi à créer ici un vrai centre spirituel, une patrie spirituelle où chacun peut nourrir sa foi. Il est tellement important de trouver des communautés où nous sommes à l’aise ! » Il faut dire que la présence des religieuses contemplatives cloîtrées, dont la prière est si indispensable, est complétée par celles de trois sœurs apostoliques, qui vivent dans l’une des deux petites maisons qui encadrent la chapelle, et de trois prêtres, qui occupent celle d’en face. Ces six missionnaires prennent en charge de multiples activités pastorales : pizza-party pour les ados, camp d’hiver, conférences, retraites, catéchisme…
Après la messe, petits et grands ont été invités à rejoindre les sœurs de l’autre côté de la clôture. Ne nous trompons pas sur l’interprétation à donner à cette clôture. Elle est d’abord le signe que Dieu peut suffire à une vie. Elle est aussi le moyen de vivre une vie donnée à Dieu. Le choix radical des religieux contemplatifs, qui est un choix intérieur, se manifeste ainsi extérieurement pour créer un espace propice au recueillement. Passée, donc, la clôture, la visite commence par la sacristie, dans laquelle sœur Troost explique les préparatifs de la messe et les soins à apporter aux linges qui ont servi à la Consécration. « La messe doit être aussi soignée qu’au Vatican, souligne sœur Celestial, car c’est le même Dieu qui descend sur l’autel. »
Vient ensuite la partie de la chapelle réservée aux sœurs contemplatives. Elles y prient sept fois par jour la liturgie des heures. « Le chant, la liturgie et la prière sont très importants pour nous, explique sœur Forma Dei. Nous n’avons pas de travail en paroisse. Notre apostolat, c’est la prière. Nous chantons au nom de l’Église, nous prions pour ceux qui ne prient pas, et tout particulièrement ici au Luxembourg. Nous vivons en silence mais c’est un silence plein de notre conversation avec Dieu. »
Passons à la cuisine, dans laquelle les huit religieuses prennent leurs repas. La cuisine est assurée à tour de rôle. Le premier quart d’heure du déjeuner et du dîner se passe en silence, avec une lecture à voix haute par l’une des sœurs ou l’écoute d’un enregistrement. Les familiers de l’abbaye Saint-Maurice de Clervaux savent que les moines bénédictins font de même. Puis la mère supérieure sonne une clochette et la récréation commence. Une heure à midi et une heure le soir, pour terminer le repas en échangeant les nouvelles. Nouvelle clochette, le silence reprend ses droits.
À l’étage, une petite chapelle et deux salles réservées au soin du linge. Les sœurs fabriquent elles-mêmes certains linges liturgiques, purificatoire (le linge avec lequel le prêtre essuie ses lèvres et le calice après avoir communié) et corporal (le linge que le prêtre étend sur l’autel au début de la messe pour y placer la patène et le calice) par exemple. Elles cousent également des vêtements pour la statue de la Consolatrice qui préside dans la chapelle, leurs propres habits ou encore certains ornements brodés pour les prêtres. À l’autre extrémité se trouvent les cellules : un lit, un lavabo, une table, une chaise, quelques objets de dévotion. Ici, la sobriété est de mise, le luxe est indéniablement réservé au Seigneur… et aux visiteurs, car la visite se termine autour d’un buffet de fête, dont même les nombreux enfants n'ont pu venir à bout, et surtout d’un spectacle. Sœur Grace, à la guitare, a le mot de la fin, qu’elle emprunte au chanteur français Gérard Lenorman : « Je viens vous chanter la balade, la balade des gens heureux. »
La famille religieuse du Verbe Incarné est constituée de trois branches : les prêtres de l'Institut du Verbe Incarné, les Sœurs Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matará (contemplatives ou apostoliques) et les laïcs du tiers-ordre. Au Centre Spirituel du Cents, il est possible de rencontrer les trois branches. Une laïque a d’ailleurs officialisé son entrée dans le tiers-ordre à la fin de la messe du Christ-Roi.
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