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L’humilité du Chef qui se fait serviteur

Commentaire pour le Jeudi saint par Isabelle Scart (17.04.2025)

La messe du Jeudi saint, célébrée en mémoire de la Cène du Seigneur, marque l’ouverture du Triduum pascal. Elle nous ouvre à l’immense mystère de la Passion. Face à la grande violence qui imprègne la Semaine sainte, l’évangile du Jeudi saint nous rappelle l’immensité de l’amour du Seigneur pour son peuple : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout », nous dit l’évangile selon saint Jean (Jn 13, 1-15). Avant d’entrer en agonie, comme si accepter la mort ignoble de la croix ne suffisait pas à nous prouver son amour, le Christ se met à genoux successivement devant chacun de ses disciples, en toute humilité.

Jean rapporte que Jésus « dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ». Celui qui sait que « le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu », se prépare à laver non pas les mains, mais les pieds de ses disciples. En accomplissant, de manière scandaleuse pour l’époque, un geste dont étaient chargés les serviteurs et les esclaves, il réduit à néant vanité et orgueil. Jésus a attendu que tous les convives soient installés à table pour se relever, poser son vêtement, verser lui-même de l’eau dans un bassin, mettre un linge à sa ceinture. Quand Jésus se dirige vers Pierre, le futur chef de son Église refuse d’abord que son maître s’abaisse devant lui, avant de se résoudre à obéir, comme les autres Apôtres. Judas, lui aussi, voit Jésus s’approcher de lui. La miséricorde de Dieu ne cesse de tendre la main au traître, qui choisit pourtant librement de s’enfoncer dans son pêché. À nous aussi, Dieu ne cesse de tendre la main, de proposer la réconciliation, pour peu que nous acceptions d’examiner nos consciences avec sincérité et de reconnaître nos torts envers Lui et envers les autres. Jésus veut nouer avec chacun d’entre nous une relation personnelle, intime. Il n’a pas lavé les pieds à tous les disciples en même temps. Non, il s’est agenouillé devant chacun, a pris le temps nécessaire pour laver et essuyer soigneusement leurs pieds.

Jésus a pris la tenue et le rôle de serviteur et nous invite non seulement à accepter le service qu’il nous rend, mais encore à l’imiter : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. » En parfait pédagogue, Jésus veut tout faire lui-même pour nous apprendre avec quel soin nous devons, nous aussi, pratiquer les œuvres de charité. Pour nous inciter à remplir notre devoir de chrétien, Il explique : « Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Le Christ donne ici aux Apôtres, et à nous-mêmes, une leçon nécessaire. Les Apôtres allaient être élevés un jour à des dignités plus ou moins importantes, et déjà certains avaient voulu savoir qui était le premier, ou qui allait pouvoir siéger à la droite ou à la gauche du Sauveur. Jésus s’applique donc à modérer les sentiments ambitieux qui nous porteraient à nous élever les uns au-dessus des autres. Pour être chef, il faut commencer par se faire serviteur.

Ainsi, en lavant les pieds de ses disciples et même ceux de celui qui le livrera, le Christ, avant de s’offrir en sacrifice, a voulu accomplir le grand commandement de la charité, entièrement livré à ceux qu’Il aime. Quelques instants après le lavement des pieds, Judas sortira de la pièce et Jésus donnera un commandement nouveau : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. »

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