La mission, occasion de rencontres et aventure intérieure
Sans argent, ni téléphone, ni sac de couchage...
Ils sont seize hommes et femmes, âgés de dix-huit à quarante-quatre ans, à avoir choisi de sacrifier quelques jours de vacances pour vivre une expérience hors du commun. À l’image des apôtres dont nous parlait l’Évangile selon saint Marc lu en ce quinzième dimanche, ils sont partis deux par deux, sans pain, sans sac, sans argent, à la rencontre des habitants du Luxembourg. Leur démarche est missionnaire, mais l’aventure est aussi celle de l’abandon personnel à la Providence. Arrivés un mercredi après-midi au Grand-Duché, nous avons eu la chance de faire leur connaissance le vendredi, avant leur rencontre avec notre archevêque Monseigneur Hollerich.
Tout a commencé en Belgique par le rassemblement de deux-cents volontaires et catéchistes du Chemin Néocatéchuménal. Tous ont tiré au sort leur compagnon de mission et leur destination : France, Belgique ou Luxembourg. Après une soirée pénitentielle, au cours de laquelle chacun a pu se confesser, ils ont été envoyés en mission. Pour vivre le dépouillement ils sont partis sans argent, ni téléphone, ni tabac, ni sac de couchage. Seul impératif : une bible de poche par binôme. Et un objectif : « nous sommes là pour vous annoncer que le Christ vous aime », expliquent-ils, les yeux brillants d’enthousiasme. Un enthousiasme méritoire pour certains ! José et Bruno ont passé leurs nuits dans un parc, à Esch. Ce qui ne les empêche pas de dire qu’ils ont confiance : « Dieu t’envoie toujours les bonnes personnes au bon moment, nous n’avons jamais eu faim, et pour ce soir nous savons déjà où nous allons dormir et nous pourrons prendre une douche ! Cela nous fait redécouvrir ce qui nous semble normal. »
D’autres binômes ont été accueillis par des communautés catholiques, mais tous ont été touchés au cœur par la solitude de nos concitoyens. « Toutes les personnes avec lesquelles nous avons engagé la conversation avaient un immense besoin de parler, les conversations ont parfois duré jusqu’à une heure et demie », notent-ils.
Les profils de ces missionnaires des temps modernes sont aussi variés que leurs expériences. Certains, comme Baudoin ou José, sont nés dans des familles qui ont commencé depuis des années, dans leurs paroisses, un catéchuménat post-baptismal selon la modalité proposée par le Chemin Néocatéchuménal, d’autres sont plus récents dans le parcours. Jérôme est professeur de sport, Hélène est médecin, Virginie travaille dans une association, plusieurs sont étudiants. Ils habitent parfois à des milliers de kilomètres. Tous rayonnent d’une joie intérieure profonde et communicative.
Vivre le dépouillement et se centrer sur la prière
Tenu au courant de leur arrivée, comme tous les évêques des diocèses visités, Mgr Hollerich a souhaité les recevoir à la résidence épiscopale. L’occasion de faire le point sur les aventures des uns et des autres au cours des dernières quarante-huit heures. « Sans argent, ou sans téléphone, qu’est-ce qui est le plus dur ? » interroge notre archevêque. « Le plus dur c’est sans argent, sans nourriture, sans abri. Tout est soudain plus réel », lui est-il répondu. Ce qui rappelle des souvenirs au cardinal : « Au séminaire jésuite, on part un mois en pèlerinage, à trois, avec juste de quoi acheter chaque jour une baguette de pain pour trois. C’est une expérience merveilleuse et j’en ai tiré des leçons pour toute ma vie. » C’est bien ce qui ressort des propos des missionnaires. Le plus important ? « Nous avons eu la messe tous les jours. »
Car l’essentiel est là : la prière. Prière pour les gens rencontrés, comme ce Syrien qui entendait une voix dans sa tête et qui s’est calmé peu à peu pendant que Baudoin et Jérôme priaient le chapelet devant lui. Et prière pour soi également. Après avoir passé la première nuit au Centre spirituel du Cents, les deux jeunes filles lancées à Luxembourg-Ville ont décidé de chercher quelque chose par elles-mêmes. « Nous n’avons rien trouvé et nous avons dû dormir dehors dans un parc, racontent-elles. Nous n’avons jamais autant prié ! Au milieu de la nuit, alors que l’orage allait éclater, nous avons soudain trouvé un recoin pour nous abriter au sec. Nous avons expérimenté la Providence de Dieu qui est venue pourvoir aux moindres détails, mais ce soir nous allons retourner chez les sœurs ! »
Justement, alors que certaines ne savaient où dormir, à Remich, Madalena et Deborah, qui avaient trouvé à se loger, priaient pour ceux qui étaient dehors. « Dieu nous a comblées, racontent-elles. Nous n’avons manqué de rien. Nous avons été réciter le chapelet à la maison de retraite et nous avons fait des rencontres incroyables avec des gens qui se sont livrés totalement. Pourtant au début nous avions très peur d’être parties sans rien. » L’expérience du manque qui permet d’apprendre à connaître son propre cœur. « Être dans le manque peut devenir une grâce, remarque Mgr Hollerich. C’est seulement quand je suis dans le manque que Dieu peut me combler. Le manque affûte notre sensibilité et nous permet de voir comment Dieu agit tout le temps. Alors nous pouvons être des témoins. Le Pape dit toujours ‘Il faut annoncer l’Évangile si c’est nécessaire même avec des paroles’. La première annonce est sans parole. Notre attitude doit faire comprendre aux gens que Dieu les aime. Je me réjouis pour vous que vous puissiez avoir cette expérience. Je vous remercie de votre présence. Vous êtes l’Église d’aujourd’hui et de demain de Dieu. »
En savoir plus sur le Chemin Néocatéchuménal
Né en 1964 dans les bidonvilles de Madrid, le Chemin Néocatéchuménal est présent dans 135 pays avec plus de 21.000 communautés qui vivent un charisme prophétique d’évangélisation.
Site Internet : https://neocatechumenaleiter.org/
Highlights
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