La ferveur avec laquelle les habitants de PNG ont accueilli le Pape a impressionné les journalistes présents. À Vanimo, pour préparer cette rencontre, le père Martin Prado avait organisé au cours des semaines précédentes des prêches en pleine ville. Grâce à des haut-parleurs, les prédicateurs ont pu petit à petit familiariser les fidèles avec la personne du Pape, son rôle, l’histoire de l’Église, et les ont incités à se préparer spirituellement à cette rencontre exceptionnelle, par la prière et par la confession. Dans cette ville de dix-mille habitants qui ne dispose ni de l’électricité ni même d’une route d’accès carrossable, tout a été mis en œuvre pour recevoir François, qui a apporté avec lui une tonne d’aide humanitaire : médicaments, vêtements et jouets pour les enfants.

Pourquoi donc le Pape a-t-il exigé de visiter non seulement Vanimo mais également le hameau de Baro, encore plus éloigné et isolé, obligeant ses équipes logistiques à déployer des trésors d’ingéniosité ? Tout a commencé en 2019. Le père Martin Prado, missionnaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), emmène les papous de sa paroisse de la Sainte-Trinité à Baro, un hameau reculé de l’île, en pèlerinage à Rome. Extrêmement pauvres, les fidèles fabriquent pourtant avant de partir une multitude de présents pour le Saint-Père. Arrivé à Rome, le petit groupe dépose les paquets au Vatican et le père Martin, à tout hasard, laisse son numéro de portable. Quelques heures plus tard, coup de téléphone du secrétaire de François : « Êtes-vous toujours à Rome demain ? Le Saint-Père veut vous recevoir. » Entrevue bouleversante pour les Papous et leur curé. Le Pape en profite pour venir en aide très concrètement à la mission, en procurant aux missionnaires un véhicule tout-terrain, indispensable aux visites dans la jungle et qui faisait jusque-là cruellement défaut. Plus tard François participera au financement de la construction de l’école secondaire Holy Trinity Parish Humanistic.

Le Pape porte depuis lors un intérêt particulier au travail des religieux à Baro. Ces derniers ne nous sont d’ailleurs pas complètement inconnus : les « sœurs bleues » qui animent le Centre Spirituel du Cents font partie de cette même famille religieuse originaire d’Argentine. Présent en PNG depuis 1997, l’Institut du Verbe Incarné y a fondé un foyer pour jeunes filles et une école primaire et secondaire, la Holy Trinity Parish Humanistic School, qui permet l’éducation de cinq-cents enfants. À cela s’ajoutent les visites aux malades et les messes célébrées alternativement dans les villages éloignés dans la jungle. Une dizaine de religieuses et quatre prêtres donnent leurs vies pour apporter le Christ à ces populations isolées.

Les missionnaires ont également créé un orchestre, en lien avec l'école, le Queen of Paradise Orchestra, seul orchestre de jeunes de PNG. Grâce à un volontaire venu du Venezuela, les enfants apprennent d’abord le chant, puis la flûte, puis l’instrument de leur choix. Un apprentissage qui ouvre leurs cœurs à la beauté et leur fait comprendre la nécessité de la discipline et la constance. Le Queen of Paradise Orchestra a pu donner un bref concert au Pape avant son entretien avec les religieux.

Ce lundi matin, le pape François a quitté la PNG. Il va pouvoir reprendre sa correspondance régulière avec le père Martin. Une correspondance un peu spéciale : le père Martin envoie un message WhatsApp, imprimé par le secrétaire du Pape. François répond d’une lettre manuscrite prise en photo par le secrétaire qui la renvoie par WhatsApp.

Vous voulez en savoir davantage ? Le père Jorge fera une présentation des photos et expliquera la réalité de la mission en PNG le jeudi 3 octobre après la messe de 19 heures au Centre spirituel du Cents.