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« Le synode est terminé, la synodalité commence »

Conférence du Prof. Dr. Thomas Söding, théologien allemand, dans le cadre de l’Octave saint Willibrord.

La Bible était au cœur des échanges, le 4 novembre dernier, à Echternach. Les membres des différents groupes bibliques étaient conviés dès la fin de l’après-midi pour faire connaissance, partager leurs expériences, leur vision et leurs attentes en ce qui concerne la lecture de la Bible en communauté. Un moment convivial qui a permis de renforcer les liens avant d’entendre la conférence du Prof. Dr. Thomas Söding, théologien allemand, sur le thème « Ensemble en chemin : Bible et synodalité de l’Église… dans un monde fragilisé ». Dans le cadre magnifique de la salle des miroirs du Lycée classique d’Echternach, une soixantaine de personnes a pu ainsi réfléchir au gouvernement de l’Église post-synodale, dans une ambiance amicale et stimulante animée par Josiane Mirkes, membre du conseil épiscopal, le Prof. Thomas P. Osborne, docteur en théologie, et l’abbé Francis Erasmy, curé de la paroisse Région Iechternach Saint-Willibrord.

Puisque le pape François, contrairement à l’usage, ne rédigera pas d’exhortation apostolique post-synodale, le document final peut déjà faire l’objet de mises en application concrètes. Comme le dit le Saint-Père, l’Église a désormais besoin « que les paroles partagées soient accompagnées d'actes ». À ses yeux, « le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises, sur les différents continents, dans des contextes différents ».

Pour Thomas Söding, l’Église synodale créée par François « se tourne vers ce qui avait été sous-exposé dans la réception de Vatican II : la participation active du peuple de Dieu, non seulement dans la liturgie, non seulement dans la catéchèse, non seulement dans la Caritas, mais aussi dans le gouvernement de l’Église : là où les décisions concernant l’avenir sont initiées, discutées, prises et assumées. »

La convocation du synode mondial en 2021 a répondu à ce que le théologien appelle la « crise constitutionnelle » de l’Église, provoquée par la découverte des abus à différents niveaux : abus de pouvoir, abus financiers, abus sexuels. Le résultat final comporte quelques faiblesses, estime le professeur Söding (le renforcement et la réalisation du droit des femmes, la fraternité judéo-chrétienne, la lutte contre les abus) mais « les points forts du synode sont bien plus fort que ses faiblesses ». Indéniablement, la méthode de la conversation dans l’Esprit, que notre diocèse a déjà expérimenté à deux reprises (vous pouvez relire ici notre article) a été un apport essentiel pour la menée des travaux des membres du synode, donnant une large place à l’action de l’Esprit-Saint. Historiquement, a relevé le professeur, placer Dieu le Père au centre a suscité la tentation de concevoir une Église monarchique, tandis que l’approche christocentrique mettait l’accent sur la succession apostolique dans le ministère ordonné. La pneumatologie (étude de l’Esprit-Saint) souligne l’égalité de tous les baptisés et la diversité des talents.

« Le document final, que le pape a immédiatement fait sien, a une portée biblique », relève le théologien. Rappelant que le père dominicain Timothy Radcliffe a prêché la retraite précédant le synode en se fondant sur l’évangile selon saint Jean, il analyse le texte non comme un traité théologique mais comme un récit appelant à la conversion et à la spiritualité, mettant l’accent sur le baptême. « L’approche pneumatologique ne peut être opposée ni à celle de la paterologie ni à celle de la christologie, comme le montrent de manière irréfutable Jean et Paul, explique-t-il. Mais elle contribue considérablement à vivifier une Église qui s’engage sur la voie de la conversion et du renouveau. »

Enfin, Thomas Söding relève que le document final renvoie au « concile des apôtres » tel que Luc le décrit (Actes 15). Là encore, une approche biblique peut approfondir la théologie synodale du document final. « Le synode est terminé, la synodalité commence ».

À peine le théologien a-t-il conclu son exposé que plusieurs mains se lèvent pour l’interroger sur les perspectives sur le rôle des femmes, la mise en œuvre pratique des orientations données par le synode ou pour apporter des éléments de contradiction constructifs.

Les derniers mots de la soirée ont été laissés à Mgr Leo Wagener qui est revenu sur les bénéfices de la conversation dans l’Esprit, qui nous change nous-même, car « il n’y a pas d’avancée ensemble sans remise en question et conversion personnelle ». Notre évêque auxiliaire a également souligné la nécessité de bien assimiler le document final du synode et de travailler encore sur le baptême, en nous appuyant sur l’amour de Dieu, plus grand que les faiblesses humaines.


Né en 1956, le Prof. Dr. Thomas Söding est docteur en théologie, marié et père de famille. Il enseigne le Nouveau Testament à la Faculté de théologie catholique de l'Université de la Ruhr à Bochum depuis 2008.

Il a soutenu une thèse sur la foi chez saint Marc à Münster en 1985 et sa thèse d'habilitation sur le commandement de l'amour chez saint Paul en 1991. Ses travaux de recherche et d'enseignement portent sur l'exégèse des Évangiles, la théologie paulinienne, la théorie et la pratique de l'interprétation des Écritures et l'œcuménisme.

Il a été membre de la Commission théologique internationale de 2004 à 2014 et est actuellement consultant de la Commission de la foi de la Conférence épiscopale allemande, vice-président du Comité central des catholiques allemands (ZdK) et de la Voie synodale de l'Église catholique en Allemagne.

Le Prof. Dr. Thomas Söding est intervenu comme expert au synode.

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