Prier pour l’Europe avec Benoît de Nursie
Le 11 juillet, nous fêtons la solennité de saint Benoît, patron de l’Europe.
Le pape saint Grégoire le Grand écrit en 592 à propos de saint Benoît : « L’homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l’éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine ». Benoît était mort à peine cinquante ans auparavant et son souvenir était encore vivant dans les mémoires et dans l’Ordre religieux qu’il avait fondé.
Né autour de 480 dans la province de Nursie, dans un milieu aisé, le jeune Benoît fut envoyé suivre des études à Rome. Mais le style de vie dissolue d’un grand nombre de ses camarades lui déplaît et il se retire dans la solitude et devient ermite. Pendant trois ans, à Subiaco, il vit seul avec Dieu, puis il fonde ses premiers monastères dans la vallée de l’Anio, près de Subiaco. En l’an 529, il quitte Subiaco pour s’installer à Montecassino. Selon Grégoire le Grand, l’exode de la lointaine vallée de l’Anio vers le Mont Cassin - une hauteur visible de loin - revêt un caractère symbolique : la vie monastique cachée a sa raison d’être, mais un monastère possède également une finalité publique dans la vie de l’Église et de la société, il doit donner de la visibilité à la foi comme force de vie. Benoît meurt le 21 mars 547, laissant au monde sa Règle et la famille bénédictine, qui toutes deux portent des fruits encore aujourd’hui partout dans le monde.
Le 24 octobre 1964, au Mont Cassin, le saint pape Paul VI a proclamé saint Benoît de Nursie patron de l’Europe. Dans le discours prononcé à cette occasion, le Saint-Père a rappelé la complémentarité fraternelle entre le moine et l’Église et le monde en des termes toujours actuels : « C’est là une grande et importante réalité qui a une valeur vitale pour notre vieille société, toujours vivante, mais qui, aujourd’hui, a tellement besoin de puiser dans ses racines une vigueur et une splendeur nouvelles, dans ses racines chrétiennes, dont elle est redevable en si grande partie à saint Benoît qui les a alimentées de son esprit. Cette belle réalité mérite notre souvenir, notre culte et notre confiance. (…) pour deux motifs qui font toujours désirer l’austère et douce présence de saint Benoît parmi nous : la foi, que lui et son ordre ont prêchée dans la famille des peuples, spécialement dans la famille Europe, la foi chrétienne, la religion de notre civilisation, celle de la sainte Église, mère et éducatrice des nations, et l’unité par laquelle le grand moine solitaire et social nous a appris à être frères, et par laquelle l’Europe fut la chrétienté. Foi et unité, que pourrions-nous souhaiter de meilleur pour le monde entier, et spécialement pour cette portion de choix qu’est l’Europe ? Qu’y a-t-il de plus moderne et de plus urgent, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de plus utile pour la paix ? C’est pour que cet idéal de l’unité spirituelle de l’Europe soit désormais sacré et intangible pour les hommes d’aujourd’hui, ceux qui peuvent agir et ceux qui ne peuvent que désirer, pour que ne leur manque pas l’aide d’en haut, pour mettre cet idéal en pratique par d’heureuses décisions, que Nous avons voulu proclamer saint Benoît patron et protecteur de l’Europe. »
La Règle de saint Benoît
La Règle de saint Benoît fut un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l’Europe au cours des siècles en créant une nouvelle unité spirituelle et culturelle. Sa lecture est une source de méditation pour tous les croyants. Un exemple ? À l’obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l’Abbé, qui dans le monastère remplit « les fonctions du Christ » (2, 2 ; 63, 13). L’Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère (2, 24), un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur (27, 8), à « aider plutôt qu’à dominer » (64, 8), à « accentuer davantage à travers les faits qu’à travers les paroles tout ce qui est bon et saint » et à « illustrer les commandements divins par son exemple » (2, 12). Pour être en mesure de décider de manière responsable, l’Abbé doit aussi être un personne qui écoute « le conseil de ses frères » (3, 2), car « souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure » (3, 3). Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu’il écoute.
Highlights
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La messe a été célébrée par Mgr Leo Wagener, évêque auxiliaire.
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